"Paysan, c’est un métier, paysan en AMAP, c’est un métier en plus".
Cette phrase a été énoncée lors d’une réunion de la Commission Producteurs d’Alliance Provence en 2009 pour illustrer la spécificité du travail de paysan en AMAP.
Apparu très récemment (en 2001, à la naissance de la -première AMAP à Aubagne), le métier de paysan en AMAP est aujourd’hui exercé par de nombreux paysans de la région, qui ont des histoires différentes, des modes de commercialisation différents, des denrées et aliments différents. Au sein de toute cette diversité, des compétences multiples se sont développées. Pourtant, jusqu’à aujourd’hui, lorsqu’un jeune paysan désirait se lancer en AMAP, les possibilités d’accompagnement personnalisé étaient restreintes- et les références techniques et économiques sur le sujet quasi inexistantes.
Dans l’optique de répondre à ce besoin, le réseau des AMAP accompagne la formalisation d’un réseau de "paysans-conseils" et "paysannes-conseils".
L’objectif ?
Identifier des paysans en AMAP qui, forts d’un retour sur expérience suffisant et d’un parcours de réussite avéré, s’engagent à conseiller et accompagner les paysans qui le déirent.
Grâce à l’obtention du projet lauréat CASDAR, qui s’est porté sur la période 2014 à 2016, le projet s’appuie sur trois grands axes :
a. La conduite d’évaluations participatives (visites d’accueil et SGP – Système de Garantie Participative)
Les visites d’accueil sont organisées à l’entrée en AMAP d’un Paysan et se font en présence d’un Paysan-conseil et d’un salarié du réseau. Elles permettent de créer un lien entre le Paysan visité, le Paysan-conseil et le réseau, de faire un point sur l’appropriation de la Charte des AMAP, d’étudier du projet de partenariat en AMAP.

Les SGP sont organisés sous la forme de visites de ferme par un Paysan-conseil et des Amapiens expérimentés. Ces évaluations participatives sont un lieu d’échanges de pratiques tant entre les Paysans qu’entre les Amapiens. Elles permettent de pointer les éventuels écarts par rapport à la Charte des AMAP, d’identifier les difficultés, etc. Il s’agit donc d’une base de discussion, qui peut amener à faire appel au réseau de Paysans-conseils pour d’autres actions.
Les outils utilisés pour la visite d’agrément et pour les SGP (questionnaires, grilles d’analyse, fiches de synthèse) ont été mis à jour en ce qui concerne le maraîchage. Pour les autres activités agricoles - arboriculture, apiculture, élevage - les questionnaires d’agrément sont en cours de création et de test.
b. La mise en place de formations collectives et d’accompagnements individualisés
Des formations à destination des Paysans seront organisées sur des sujets relatifs à la vente directe en AMAP : planifier ses cultures maraîchères en AMAP, devenir Paysan en AMAP, etc.
En parallèle, tout Paysan demandeur d’accompagnement pourra faire appel au collectif Les AMAP de Provence pour être mis en contact avec un Paysan-conseil et bénéficier d’un tutorat individuel. Ce dispositif, qui formalise ce que la plupart des Paysans-conseils font déjà bénévolement, permet de mettre les Paysans en AMAP en lien les uns avec les autres.
c. L’accroissement des connaissances et la mutualisation des bonnes pratiques
L’objectif est de rassembler des bonnes pratiques et références technico-économiques des Paysans livrant en AMAP afin de rédiger un Guide des bonnes pratiques du Paysan en AMAP dans la région PACA. Mais avant de nous engager dans un chantier si important, nous avons dans un premier temps tenter de comprendre pourquoi certains Paysans livrant en AMAP vivent des partenariats pérennes quand d’autres connaissent un recul ou sortent du système après quelques saisons.
Le bilan des actions d’accompagnement des paysans en AMAP de ces deux années est disponible ci-dessous.
Pour plus d’informations
contact@lesamapdeprovence.org